mercredi 21 janvier 2015

LA POLITIQUE DE L'ENFANT UNIQUE EN CHINE




TPE réalisés par Laurène Reversat, Alix Trolliet et Léa Chauvot


INTRODUCTION


      Depuis toujours, la Chine est un pays très peuplé mais depuis quelques années elle est le pays le plus peuplé au monde. En effet, elle atteint 1, 357 milliards d'habitants en 2013, et pourtant, depuis plus de quarante ans, les autorités de ce pays cherchent à diminuer sa croissance démographique pour un meilleur développement économique. Pour cela le gouvernement de la République Populaire de Chine lance en 1950 des mesures incitatives, telle la propagande qui se matérialise par des affiches collées sur les murs, par exemple, afin de limiter l'accroissement de la population. Elle fait alors du contrôle des naissances un impératif. C'est ainsi qu'en 1970 la première politique de contrôle des naissances voit le jour : Wan xi shao, qui signifie mariage tardif, naissances peu rapprochées et peu nombreuses. Puis en 1979 la Politique de l'enfant unique, visant à réduire le nombre de naissances à un enfant par famille, est instaurée par Deng Xiaoping, empêchant ainsi le pays d'atteindre 2 milliards d'habitants en 2030. Le gouvernement espère que cette politique apportera des résultats sur le long terme mais doit pour cela suivre le principe du développement durable.

affiche de propagande promulguant la politique de l'enfant unique

     Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » ; il repose sur trois piliers. Le premier est économique, c'est à dire qu'il assure une gestion saine et durable de l'économie, sans préjudice pour l'environnement et le social. Le second est social ; il repose sur la satisfaction des besoins essentiels de l’humanité en logement, en alimentation, en santé et en éducation, et réduit les inégalités entre les individus, dans le respect de leur culture. Le dernier est le pilier environnemental qui doit préserver les ressources naturelles à long terme, en maintenant les grands équilibres écologiques et en limitant les impacts environnementaux.
schéma du développement durable

      En respectant tous ces critères, la politique de l'enfant unique aurait déjà dû apporter des résultats ; la politique de l'enfant unique est-elle réellement une solution durable pour la Chine? Pour cela, après avoir vu l'aspect environnemental, nous verrons que cette politique impacte l'économie chinoise. Pour finir nous étudierons les conséquences sociales d'une telle mesure.

IMPACT ENVIRONNEMENTAL - PÉNURIE D'EAU


répartition de l'eau en Chine (cf tableau)
     En Chine, l'eau permet la vie à plus de 1,3 milliards d'habitants, en effet les ressources de celle-ci figurent parmi les plus importantes au monde, en valeur absolue. Toutefois comparé à son nombre d'habitants, ses ressources sont limitées. Il y aurait, actuellement, 400 millions d'habitants qui n'auraient pas accès à l'eau potable. Ce manque d'eau se fait particulièrement ressentir dans le Nord, très aride, où vit près de la moitié de la population chinoise (45% de la population pour 15% de l'eau), et où la demande en eau excède de loin l'approvisionnement naturel. Un chinois bénéficie de 1089m3 d'eau par an en moyenne alors que la moyenne individuelle de consommation d'eau mondiale est de 1385m3. 

ressource en eau par personne dans certaines régions de Chine (cf carte)
     Il existe deux principales causes à cette pénurie, dont la plus importante est la pollution. Elle est causée par l'usage intensif des pesticides dans l'agriculture et par le rejet de matières toxiques dans la nature par les industries. De ce fait, 40% des rivières chinoises sont gravement polluées et 20% le sont à un niveau tel qu'elles ont été jugées trop toxiques pour permettre le moindre contact avec l'homme. Aussi la moitié de l’eau des sept plus grands fleuves chinois est totalement inutilisable. Suite à cette pollution, les nappes phréatiques sont également touchées. 60% des réserves en eaux souterraines, soumises à des analyses, se sont révélées impropres à la consommation sans traitement et une grande partie de celles-ci disparaissent. L'autre cause non négligeable de la pénurie d'eau chinoise est l'utilisation de l'eau dans l'agriculture qui en reste le premier consommateur.

le barrage des Trois-Gorges
      Le barrage des Trois-Gorges, qui est le plus grand de Chine, illustre ce manque d'eau. En effet la pollution de cette eau, due à l'accumulation d'algues empêche sa consommation et son utilisation dans l'agriculture par les populations locales. 
 


      La Chine ne se contente pas de pomper sans limite ses rivières et ses nappes phréatiques; elle pollue aussi ce qui lui reste d'eau. Si le pays n'adopte pas des méthodes et des technologies d'économies d'eaux adéquates elle fera face dans les deux prochaines décennies à une pénurie d'eau pouvant atteindre 201 milliards de mètres cubes.

 IMPACT ENVIRONNEMENTAL - TERRES EN AFRIQUE


      Malgré l'utilisation massive de l'eau dans l'agriculture, le pays ne peut subvenir à ses besoins. Pour cela, la Chine, avec l'agrandissement de ses terres arables, cherche à assurer l'autosuffisance de ses approvisionnements alimentaires. Ne possédant que 8 % des surfaces agricoles exploitables pour nourrir 22 % de la population mondiale, la Chine a du acquérir plus de 30 millions d'hectares de terres cultivables en dehors de ses frontières. Cette présence a pris une ampleur colossale au cours des dix dernières années. En Afrique notamment où elle possède 1 460 880 hectares ; ses principales acquisitions sont l'Angola, le Cameroun, le Mozambique, l'Ouganda, la Tanzanie, et le Zimbabwe pour la culture du riz, du soja et du maïs.


expansion des terres chinoises dans le monde

     Ces investissements ont pris une telle envergure qu'on parle désormais de «Chinafrique» ; terme désignant les diverses relations entre ces deux puissances. Si les motivations des investisseurs chinois, leurs modalités d'action et l'impact de leur présence sont encore mal compris, les autres pays s'empressent de dénoncer la Chine comme étant l'un des principaux accapareurs de terres et l'accuse de contribuer à la déstabilisation des sociétés africaines. Mais ces sociétés sont partagés quant à la présence de la Chine. Quand certains s'accordent avec le reste du monde, d'autres y voient un espoir de développement.

"CHINAFRIQUE"
caricature de Fiami sur l'achat des terres en Afrique


      Mais la Chine ne compte pas s'arrêter là. Elle envisage de continuer son développement en Afrique, avec l'acquisition de terres arables au Congo, en Zambie, au Maroc et en Tunisie, mais également au Brésil pour mieux nourrir sa population.

 IMPACT ENVIRONNEMENTAL - CONCLUSION



paysan chinois dans un champ
      Malgré une politique visant à réduire le nombre de naissances et à limiter l'augmentation du nombre d'habitants, la situation du pays ne s'est pas améliorée. Mais le pays, même en évitant un grand nombre de naissances est incapable de répondre aux besoin de sa population. Le manque d'eau et de nourriture se fait plus que jamais ressentir dans certaines régions et la Chine est obligée de cultiver hors de ses frontières et d'importer des produits venant de l'étranger.  
Ainsi la politique de l'enfant unique ne respecte pas le pilier environnemental du développement durable, puisque les ressources sont épuisées empêchant les générations futures de les utiliser. De plus en cultivant à l'étranger elle crée un déséquilibre écologique qui influe le développement des autres pays.


IMPACT ECONOMIQUE - PLANNING FAMILIAL


     La politique de l’enfant unique influe aussi sur l’économie de la Chine. D’abord l’installation d’amendes à partir du deuxième enfant, principalement dans le milieu urbain, apporte une «compensation sociale» qui correspondrait à 2,6 milliards d’euros par an à l’État. Cette amende est variable selon les régions et le milieu de vie : elle est par exemple égale à 200 000 yuans (20 000 euros) à Chaoyang et elle est de 3 à 10 fois le revenu annuel disponible par habitant dans les grandes villes (exemple : Une ouvrière chinoise doit verser au planning familial une amende de 330.000 yuans (45 000 euros), soit quatorze années de salaire, pour avoir conçu un deuxième enfant et enfreint la stricte réglementation sur l'enfant unique). 

famille vivant à la campagne avec deux enfants
     Dans les campagnes les sanctions sont moins contraignantes (un deuxième enfant est toléré si le premier est une fille). Pour un troisième enfant ou plus, les pénalités sont encore plus fortes : les parents voient leur salaire diminué de 10% pour un troisième enfant, de 20% pour un quatrième… Mais ces sanctions sont directement appliquées dès la deuxième naissance dans certaines provinces (baisse de 10% du salaire à Pékin). Si à la naissance de leur deuxième bébé, les parents ne peuvent pas se permettre ou refusent de payer l'amende, ils sont arrêtés, leurs biens confisqués, leur maison démolie et le nouveau-né ne pourra pas être enregistré comme résident.


emblème de Hong Kong
     Pour contourner la politique restrictive de l’enfant unique en Chine, les ressortissantes chinoises décident de donner naissance à leur deuxième enfant à Hong Kong. La politique de l’enfant unique n’existant pas sur cette île, elle devient une alternative pour les femmes souhaitant avoir plus d’un enfant. Les soins et les prises en charges médicales y étant meilleures que ceux dispensés sur le continent, cela entraîne une saturation des hôpitaux. Le gouvernement a alors mis en place deux mesures pour réguler les naissances provenant du continent : la priorité aux Hongkongaises pour accoucher et le renforcement du contrôle des certificats de naissances délivré aux Chinois du continent.

     
dossiers du planning familial 
     Pour encourager les familles à n’avoir qu’un enfant, le planning familial (l'ensemble des moyens qui concourent au contrôle des naissances) met en place des avantages considérables :



 - congés de maternité parmi les plus généreux du monde, pouvant aller jusqu’à 6 mois rémunérés ;
 - réductions dans les transports (train, bus) ;
 - une ration alimentaire de plus (4 rations pour 3 personnes) ;
 - un bonus salarial ;
 - prime de 6 mois de salaire pour les couples acceptant la stérilisation après la naissance de leur premier enfant.

     Le planning familial joue donc un rôle majeur dans le contrôle et le respect de la naissance d’un enfant unique malgré le fait qu’un certain nombre déroge à la règle.



IMPACT ECONOMIQUE - EMPLOIS


     La mise en place du planning familial a permis la création d’un grand nombre d’emploisEn effet il a permis à 94 millions de Chinois de trouver du travail. Malheureusement les gens employés là-bas sont très mal vu des populations urbaines, certains sont accusés de chantages, de violences physiques et morales… :
famille avec deux enfants
 • « L'amende est très cruelle, si vous n'avez pas d'argent, ils vont vous forcer à l'avortement, je pense que les commissaires du planning familial sont très cruels. » - Gui Yang citoyen M. Chen
 « Je suis enceinte de 8 mois, les commissaires du planning familial m'ont emmené à l'avortement. J'avais l'intention de donner naissance à mon enfant. Ils m'ont obligé à avorter. Je ne pourrai jamais effacer pour le restant de mes jours, les dommages que j'ai subi. » - Mme Tang, province du Yun Nan Province, ville de YuXi
 « Mon fils aîné (qui a un deuxième enfant) n'était pas chez lui. Le bureau du planning familial est venu pour arrêter mon fils aîné ; ils ont arrêtés la mauvaise personne, et sévèrement battu mon deuxième fils. Ils lui ont blessé la tête et le cerveau. Vers minuit, le groupe du planning familial est venue pour arrêter et battre les gens. » - Li Xingguo, province du Yun Nan, canton de Xiong, village de PoTou



     Mais la suppression de la politique de l’enfant unique entraînerait la fermeture du planning familial et donc la perte d’emplois d’un grand nombre de Chinois. Comme les urbains, les ruraux voient leur main d’œuvre diminuée, en effet la contrainte de n’avoir qu’un seul enfant empêche un travail efficace dans les champs. L’État autorise la naissance d’un deuxième enfant si le premier est une fille mais pour les familles un seul garçon ne suffit pas surtout qu’une fille coûte cher à nourrir, n’a pas la force d’un garçon, coûte cher à marier (versement de la dot), part vivre chez son mari et ne pourra donc pas s’occuper de ses vieux parents car son rôle de bru la force à s’occuper des parents de son mari. Selon un dicton chinois « élever une fille, c’est cultiver le champ du voisin », un garçon est plus utile puisqu’il travaille dans les champs, restera vivre avec ses parents, s’occupera d’eux dans leur vieillesse et maintiendra l’autel des ancêtres après leur mort. C’est lui aussi qui transmet le nom de famille. Mais même si le premier enfant est un garçon, il ne suffira pas à maintenir l’entreprise familiale.


IMPACT ECONOMIQUE - CONCLUSION


     Malgré une politique visant à renforcer l’économie chinoise, celle-ci est sujet à divers impacts. Les amendes imposées aux familles se révèlent souvent trop élevées pour leur niveau de vie. Malgré le prix de ces amendes, certains prennent le risque de s’endetter ou d’enfreindre la loi pour avoir un deuxième enfant. La politique se révèle alors inefficace puisqu’elle n’empêche pas la naissance d’un nouvel enfant.  Cet enfant n’étant pas déclaré et reconnu par l’État il ne pourra pas obtenir de papiers et ne pourra donc pas travailler, cela entraîne une perte de travailleurs. Cette perte de travailleurs est plus présente dans les campagnes puisqu’une fille ne pourra pas travailler dans les champs. La naissance d’un garçon est donc plus appréciée que celle d’une fille pour le travail qu’il effectue. Au contraire, des emplois sont créés grâce au planning familial qui doit effectuer un contrôle régulier dans les nombreuses familles chinoises afin de s’assurer du respect de cette politique.  Cependant on peut se demander si l'objectif premier du planning familial est vraiment la limite des naissances ou le meilleur moyen de collecter des fonds sans augmenter les impôts. En effet, sachant que le planning familial est une importante source de revenus, dont l'utilisation est floue, les amendes apparaissent comme une alternative à l'absence d'impôts pour les Chinois les plus pauvres.

IMPACT SOCIAL - CONTRECOUPS


       La politique de l’enfant unique a permis d’éviter la naissance de 400 millions d’enfants et a causé 330 millions d’avortements. Mais les conséquences d’une telle mesure se répercutent sur l’ensemble de la société et peuvent être dramatiques. On retrouve dans celles-ci :

□ le vieillissement de la population qui est dû à la chute de la fécondité qui est passée de 4,9 enfants par femme en 1970 à 1,8 enfants aujourd’hui (ce qui est en-dessous du seuil de renouvellement des générations). Aujourd’hui, ces enfants arrivent presque tous à l’âge adulte.

Titre : Projections de l’âge médian pour la Chine à l’horizon 2050














Source : World Population Prospects, the 2008 revision population database, 
United Nations Population Division, http://esa.un.org/​unpp/​p2k0data.asp


      Selon l’ONU, 7% des Chinois avaient plus de 65 ans en 2000 et cette proportion pourrait atteindre plus de 23% en 2050 soit 320 millions de personnes âgées. Mais la Chine n’est pas prête à accueillir autant de personnes âgées. En effet elle n’a guère développé le secteur des soins gériatriques (dans les institutions spécialisées elle ne dispose que de 2,5 millions de lits et 250 000 infirmières alors qu’il faudrait 8 millions de lits et 10 millions d’infirmières à travers le pays). Pour cela elle se tourne alors vers les soins à domicile qui sont gérés par les associations de quartier et sollicite les temples bouddhistes pour aider à la prise en charge des vieillards. Dans les campagnes la situation est catastrophique, 65% des paysans à l’âge de la retraite ne bénéficient d’aucun revenu. Dans ces conditions ils ne peuvent compter que sur la solidarité de leur famille.

□ le déséquilibre fille/garçon est important et peut s’expliquer par différents facteurs. Le sexe-ratio (rapport entre le nombre de naissances masculines et féminines) était de 116,2 garçons pour 100 filles en 1982 et dépasse aujourd’hui 130 dans certaines provinces. Il est dû à une forte mortalité infantile des petites filles bien supérieure à celle des garçons (30‰ pour les filles et 19,4‰ pour les garçons en 2005).

Titre : Évolution du taux de mortalité infantile en Chine, 1950-2005













Source : United Nations Population Prospects (http://esa.un.org/​unpp/​).

        La politique de l'enfant unique ne laisse aux couples qu'une seule chance d'obtenir un garçon. Les femmes choisissent donc de recourir à l'avortement dans le cas où l'enfant à naître serait une fille. Ces pratiques sont aujourd'hui très fréquentes, bien qu'illégales. Les couples ont aussi recours à l’infanticide si leur premier né est une fille. L’abandon d’enfants est aussi très répandu surtout dans les campagnes. Ce manque de jeunes femmes entraîne une augmentation de la délinquance sexuelle (le nombre de viol subit un essor rapide alors que ce crime est puni de la peine de mort) et on observe également des trafics d’épouses organisés entre les régions chinoises. Ainsi que l’apport de fille en provenance du Vietnam pour combler le déficit chinois. En effet à court terme la Chine fera face à un manque de filles pour les garçons à marier.

       
           Les parents qui décident de mettre au monde un deuxième enfant sans aucune autorisation de l’État, se voient contraint de le cacher et n'obtiennent aucun papier pour lui. Sans ces papiers, l'enfant, communément appelé heihaizi (littéralement les « enfants noirs ») par le reste des Chinois, n'a aucun droit. Il ne peut pas accéder à l'école, postuler à un emploi, ouvrir un compte bancaire, monter à bord d'un train et même d'emprunter un livre à la bibliothèque. Ils doivent donc vivre aux crochets de leurs parents toute leur vie. Pour contourner cette situation, certains parents envoient leurs enfants, considérés comme indésirable, à l'école à Hong Kong afin qu'ils puissent tout de même suivre une scolarité.

IMPACT SOCIAL - SINGULARITÉS


     La politique de l’enfant unique en Chine ne s’applique pas à tous de la même façon. Certaines ethnies telles que les minorités musulmanes, tibétaines, coréennes ou mongoles ont toujours pu avoir plusieurs enfants pour éviter qu’elles disparaissent. Certaines exceptions permettent aux Chinois d’avoir un deuxième enfant :

famille avec deux enfants
  Si un couple met au monde un enfant avec une maladie incurable ou un handicap et qu’il est inapte au travail.
  Si, dans les campagnes, le premier enfant est une fille, depuis 1984 un deuxième enfant est toléré pour que les familles aient une chance d'avoir un garçon et qu'il puisse travailler afin de subvenir aux besoins de la famille.
  Si dans un couple le mari travaille à la mine ou en mer pour une période de cinq ans ou plus.
  Après un remariage, si le nouveau partenaire n’a pas encore d’enfant ou si son enfant est sous la garde de l’ex-époux/épouse.
  Si  une femme a été auscultée et déclarée étant stérile, et qui, après avoir adoptée un enfant tombe enceinte ne sera pas contrainte d’avorter.
  Si le premier enfant est un garçon mais que les frères du père n’ont pas de progéniture, le couple vivant à la campagne a le droit à un deuxième enfant.
  Si un couple composé d’une mère et d’un père sans frères et sœurs un deuxième enfant est accepté depuis 1997.
  Si un seul des deux parents est enfant unique, depuis 2013, le couple est autorisé à un deuxième enfant.

           

vue de Hong Kong
  Hong Kong est une autre exception à cette politique de l'enfant unique, car c'est une région administrative spéciale. C'est à dire que certaines lois de la République Populaire de Chine ne s'applique pas sur l'île. Ainsi la politique de l'enfant unique ne s'applique pas aux hongkongaises et celles-ci peuvent avoir autant d'enfants qu'elles le veulent. Les Chinoises du continent, pour profiter de cet avantage et avoir un autre enfant, se tournent vers cette île et accouchent là-bas. Mais depuis 2013, cette région administrative spéciale a mis en place une restriction concernant les femmes non hongkongaises dont le mari n'a pas de passeport hongkongais. Si elles passent outre cette mesure, elles s'exposent à une amende s'élevant à 50 millions de dollars de Hong Kong, soit 5,5 millions d'euros. Cette contravention vise à en dissuader un grand nombre.

IMPACT SOCIAL - CONCLUSION


     Le gouvernement ne peut contrôler les effets néfastes de sa politique de l’enfant unique. En effet, celle-ci entraîne un vieillissement accéléré de sa population contre lequel la Chine ne peut pas agir. On assiste aussi à une différence entre le nombre de filles et de garçons de plus en plus importante et cela entraîne une diminution significative du nombre de naissances. En effet si les femmes sont moins nombreuses que les hommes, ceux-ci ne peuvent plus se marier et le nombre d’enfants diminuera automatiquement, ce qui entraînera le recours à des pratiques illégales comme le trafic de femmes. Pour préserver un certain équilibre, le gouvernement chinois a mis en place tout un système d’exceptions afin de permettre à certaines familles d’avoir deux enfants.

mardi 20 janvier 2015


CONCLUSION 


     La politique de l'enfant unique étant apparue huit ans avant le concept du développement durable, le gouvernement chinois ne s'inquiétait pas des répercussions que celle-ci pouvait engendrer. Nous avons pu constater que l'origine de la politique de l'enfant unique était bien de faire diminuer sa population afin de conserver les ressources nécessaires à sa survie. Mais elle s'est révélée plus néfaste qu'il ne le pensait. Si l'on s'en tient à la définition du développement durable, cette politique aurait due être vivable, viable et équitable.


     En ce qui concerne le côté viable, soit sa capacité à durer sur le long terme elle ne respecte pas entièrement ses engagements. Ainsi l'alliance entre l'efficacité économique et la qualité environnementale est compromise puisqu'à force d'acheter des terres étrangères, la Chine n'aura plus assez de moyens pour perdurer. Elle se confrontera aussi au refus de certains pays qui ne voudront pas lui céder de terres. Mais ces acquisitions, notamment en Afrique, lui ont uniquement permis de nourrir une population amoindrie par la politique de l'enfant unique donc si elle n'avait pas été mise en place, le pays se serait retrouvé dans l'incapacité à faire face aux besoins de sa population. 

     D'un point de vue vivable, c'est à dire d'une qualité environnementale et d'une équité sociale qui permettent de vivre commodément, la politique ne respecte que partiellement l'idée du développement durable. En effet, celle-ci permet de limiter le nombre de naissances et donc le besoin en nourriture. Mais même avec des besoins moindre, le pays n'arrive pas à se nourrir. On peut donc s'imaginer que sans cette baisse de la population, la situation de la Chine aurait été encore plus préoccupante.

     Pour la partie équitable qui allie l'efficacité économique et l'équité sociale, la politique de l'enfant unique ne suit pas le raisonnement du développement durable. Il est vrai que les amendes sont inégales selon les classes sociales, les familles et le lieu de vie; et qu'il existe des disparités entre les nourrissons filles et les nourrissons garçons. Les filles ont moins de chance de survie que les garçons à la naissance ce qui entraîne un manque de filles pour les garçons à marier. Ils se retrouvent une nouvelle fois inégaux, cette fois ci face à leur chance de mariage. La politique de l'enfant unique n'est donc en tout point pas équitable.

     La politique de l'enfant unique n'étant qu'à moitié viable et vivable et loin d'être équitable, elle ne respecte pas le principe du développement durable. Nous pouvons donc conclure que la politique de l'enfant unique n'est pas une solution durable pour la Chine. C'est pourquoi le pays envisage une abolition progressive de celle-ci.

 BIBLIOGRAPHIE


Livres et périodiques :

- Aujourd'hui la Chine, Mathieu Baratier, Stéphane Lagarde et Wang Yi
- Faut-il avoir peur de la Chine ?, Boris Cambreleng
- Les Dossiers de l'actualité, mai 2014 : « Le paradoxe de l'enfant unique »
- Courrier International, n° 1024 du 28 novembre au 4 décembre 2013 : « Le baby-boom attendra »
- La Crise de l'eau en Chine, Ma Jun

Sites internet :

- http://www.laviedesidees.fr/L-Etat-chinois-en-action.html
- http://eps.revues.org/3869
- http://avortementenchine.e-monsite.com/pages/intervention-politique-chinoise/les-failles-de-l-intervention.html